Travail social, partenariat et transactions sociales
Appel à contributions du Comité de Recherche « Transactions sociales » (CR.21) de l'AISLF
Journées d’études du 26 au 28 novembre 2015, Charleroi.
Dans de nombreux pays, le travail social est passé par une recomposition tumultueuse, produite par un curieux mélange de néolibéralisme (« l’assisté » devient « entrepreneur de soi ») et de radicalisme libertaire, visant l’émancipation collective et l’auto-organisation des plus démunis (Bacqué et Biewener, 2013). En France, dans les années 1990, ce débat a opposé les défenseurs du travail social statutaire aux partisans de son élargissement à l’intervention sociale (Chopart et al., 2000).
La territorialisation de l’action sociale et la politique de la ville ont profondément transformé les pratiques du travail social en France, appelé par les collectivités territoriales et l’État central à s’engager dans des « dispositifs » d’actions partenariales locales, à conduire des « projets » et à évaluer des actions collectives (Ion et Ravon, 2005). Dans plusieurs pays d’Europe, sous l’influence des normes de la « nouvelle gestion publique », le travail social est réorganisé et soumis à des objectifs de réduction des coûts et de contrôle des procédures d’intervention (Merrien, 1999). Les formes d’intervention se diversifient et soumettent l’action des professionnels à des évaluations, contrôles de gestion et commandes publiques. En même temps, mais dans une autre logique, des organisations (associations, fondations, sociétés coopératives, groupes d’intérêt public) et des équipes professionnelles développent des « innovations sociales » (Klein et al., 2014) : des recherches-actions et des dispositifs locaux construits en partenariat, pour répondre aux problèmes sociaux induits par les mutations économiques en cours.
AàC : Les espaces du travail social
La revue Espaces & Sociétés vient de publier un appel à articles sur "Les espaces du travail social".
De nombreuses publications en sciences humaines ont retracé l’histoire et analysé les pratiques du travail social. Pour autant, la diversité des espaces dans lesquels il opère est rarement au cœur des analyses. Espaces urbains, périurbains, ruraux, centres-ville et banlieues, quartiers populaires et bidonvilles, espaces publics et privés, milieux fermés et ouverts, publics captifs, sédentaires, nomades ou en errance : le travail social se déploie dans une multitude d’espaces physiques et sociaux, et auprès de publics dont le rapport à l’espace est lui aussi pluriel.
Cet appel à contribution concerne des recherches susceptibles d’enrichir la connaissance du rapport à l’espace des travailleurs sociaux, et la manière dont les espaces sont « travaillés » par les professionnels du social.